L'isolement cellulaire est utilisé depuis très longtemps dans les systèmes carcéraux nord-américains. L'isolement cellulaire retire un détenu de la population générale et le place dans une cellule d'isolement 22 à 24 heures sur 24 avec très peu ou pas d'accès aux personnes et au monde extérieur. Ce confinement peut durer des jours, voire des mois (Human Rights Watch). L'isolement cellulaire est souvent utilisé comme une forme de punition, et il a même été rationalisé pour être utilisé comme moyen de protection de certaines personnes qui vivent en prison. Lorsque la plupart des gens imaginent l'isolement cellulaire, ils imaginent que cela arrive aux adultes. Cependant, les adultes ne sont pas les seuls à faire face à ce problème dans le système carcéral nord-américain. Rien qu'aux États-Unis, jusqu'à 17 000 jeunes sont confrontés à l'isolement chaque année (Polay). Au Canada, le recours à l'isolement cellulaire pour les jeunes est beaucoup moins courant. Cependant, il y a encore des enfants au Canada qui en sont affectés (Manitoba Advocate). Bien que personne ne doive être gardé à l'isolement, quel que soit son âge, les jeunes sont particulièrement vulnérables aux effets négatifs de l'isolement.
Les enfants ont des constitutions psychologiques différentes de celles des adultes parce que leur cerveau est encore en développement. Par conséquent, il existe certains risques développementaux et psychologiques associés au recours à l'isolement cellulaire pour les jeunes. De nombreux experts dans le domaine de la psychologie de l'enfant conviennent que l'isolement cellulaire peut causer ou exacerber des problèmes de santé mentale ou des handicaps existants (Human Rights Watch). Étant donné que le cortex préfrontal n'est pas encore complètement développé avant qu'un individu ait atteint la mi-vingtaine, l'utilisation de l'isolement cellulaire peut être particulièrement nocive pour cette partie du développement du cerveau chez les jeunes (Polay). Cela peut avoir des effets dangereux et durables. De nombreuses personnes dans le système carcéral et le système de détention pour mineurs sont déjà prédisposées aux problèmes de santé mentale. Par conséquent, le recours à l'isolement peut avoir des effets dévastateurs sur les enfants. Les jeunes qui ont été exposés à l'isolement cellulaire ont déclaré que pendant leur séjour à l'isolement, ils avaient eu “des pensées suicidaires et d'automutilation; des hallucinations visuelles et auditives; des sentiments de dépression; de l’anxiété aiguë; un changement de leurs habitudes de sommeil; des cauchemars et souvenirs traumatiques; et une colère ou une rage incontrôlable” (Human Rights Watch). Les jeunes méritent d'être protégés contre les problèmes de santé durables qui peuvent découler du recours à l'isolement cellulaire. Les dommages physiques et sociaux peuvent également être observés lors de l'étude des effets de l'isolement cellulaire. Le manque de possibilités de stimulation physique ou d'exercice va à l'encontre des recommandations du “Center for Disease Control” pour un exercice adéquat pour les jeunes chaque jour (Human Rights Watch). Les jeunes détenus en isolement ont également déclaré avoir perdu du poids. Cela est dû à des options de repas inadéquates ou à l'incapacité de compléter leur alimentation avec des aliments de consommation (Human Rights Watch). En isolement, les jeunes sont souvent coupés de tout contact avec leurs familles qui leur fournissent souvent des systèmes de soutien social. Cela peut être extrêmement difficile car les systèmes de soutien familial sont particulièrement importants pour les personnes dans le système carcéral (Human Rights Watch). De plus, le refus d'accès à l'éducation peut amener les étudiants à prendre du retard ou à manquer une stimulation importante. Il a été rapporté que seulement 31% des enfants en isolement cellulaire en Amérique avaient accès à l'éducation (Human Rights Watch).
Dans le Comité des droits de l'enfant des Nations Unies, l'article 37 interdit "la torture ou autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants" des enfants (OCHCR). Les impacts négatifs et durables sur la santé physique et mentale, qui découlent de l'isolement cellulaire comme punition, vont directement à l'encontre des droits de l'enfant des Nations Unies. Il est important que les pays respectent le droit international et accordent la priorité à la protection des enfants contre les abus systémiques dans le système carcéral. Les enfants ont des vulnérabilités préexistantes aux effets négatifs de l'isolement cellulaire en raison de leur constitution psychologique et physiologique. Par conséquent, il est essentiel que les enfants ne soient pas placés en isolement car les effets peuvent être préjudiciables à leur développement à long terme.
Extrait de Fiereman, Jessica, et al. “Unlocking Youth: Legal Strategies to End Solitary Confinement in Juvenile Facilities.” Juvenile Law Center, https://jlc.org/resources/unlocking-youth-legal-strategies-end-solitary-confinement-juvenile-facilities.
Bibliographie
“Breaking the Cycle”. Manitoba Advocate, 2021, https://manitobaadvocate.ca/wp-content/uploads/MACY-Compliance-Report-2021-Final-Print.pdf.
“Convention on the Rights of the Child.” OHCHR, 1989, https://www.ohchr.org/en/instruments-mechanisms/instruments/convention-rights-child.
Fiereman, Jessica, et al. “Unlocking Youth: Legal Strategies to End Solitary Confinement in Juvenile Facilities.” Juvenile Law Center, https://jlc.org/resources/unlocking-youth-legal-strategies-end-solitary-confinement-juvenile-facilities.
“Growing up Locked Down.” Human Rights Watch, 4 Nov. 2020, https://www.hrw.org/report/2012/10/10/growing-locked-down/youth-solitary-confinement-jails-and-prisons-across-united.
Polay, Madison. Solitary Confinement of Adolescents: A Mental Health Crisis. University of Michigan School of Public Health, 26 June 2019, https://sph.umich.edu/pursuit/2019posts/solitary_confinement_of_minors.html.
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